Le Verre et Moi
C’est en marchant sur les plages de mon enfance, plus précisément à St Aubin sur Mer en Normandie, terre d’origine de mes parents, qu’un jour de l’année 2001 je vis un morceau de verre poli par les éléments et par le temps…
Ce débris de verre qui se voyait chahuté à chacun de mes pas dans une poche de pantalon en compagnie d’un ou deux fossiles, d’un joli caillou cerclé de fins traits blancs et de quelques coquillages nacrés, allait trouver une place de choix dans mon appartement mais plus singulièrement, sa place dans mon ESPRIT…
Il était usé, parfaitement poli, trop peut-être pour n’être que du verre, d’un vert bleuté pouvant se griser à la lumière, mais pour l’essentiel à mon sens, il était PRÉCIEUX !
En ce début de siècle, je me décidais à soigneusement les ramasser lors de mes balades, à les observer sans comprendre, à les scruter pour rêver…
Pourquoi étaient-ils si attractifs à mes yeux ? Qu’allais-je en faire, de ces bijoux esquintés, abimés, lisses au toucher en apparence, mais néanmoins chargés d’histoires ?
Dans les mers et océans rythmés par le mouvement, quatre mille années sont nécessaires afin que le verre redevienne poussière … Un objet de verre jeté par-dessus bord prendra le temps de se faire petit dans ce nouveau monde immense et mystérieux, pour devenir grain de sable, tandis que brandissant une bouteille l’humain en liesse ou tourmenté, se trouvera grand d’un seul geste, en un rien de temps !
Ces vingt dernières années, mon esprit travaillait au théâtre, à l’écriture, à la musique ainsi qu’à la peinture mais en lui demeurait une sorte de case vide, de tiroir inerte, d’étagère mal fixée abritant tous ces morceaux de verre…
Entre vert, bleu, jaune, blanc, vert ou jaune foncé, mélange de marron et d’orange, gris parfois même turquoise, les multiples nuances de ces débris ballotés par les flots coloraient mes pensées pour les assembler en une mosaïque déployée entre l’abîme et la surface.
C’est en marchant sur les plages de mon enfance, plus précisément à St Aubin sur Mer en Normandie, terre d’origine de mes parents, qu’un jour de l’année 2001 je vis un morceau de verre poli par les éléments et par le temps…
Ce débris de verre qui se voyait chahuté à chacun de mes pas dans une poche de pantalon en compagnie d’un ou deux fossiles, d’un joli caillou cerclé de fins traits blancs et de quelques coquillages nacrés, allait trouver une place de choix dans mon appartement mais plus singulièrement, sa place dans mon ESPRIT…
Il était usé, parfaitement poli, trop peut-être pour n’être que du verre, d’un vert bleuté pouvant se griser à la lumière, mais pour l’essentiel à mon sens, il était PRÉCIEUX !
En ce début de siècle, je me décidais à soigneusement les ramasser lors de mes balades, à les observer sans comprendre, à les scruter pour rêver…
Pourquoi étaient-ils si attractifs à mes yeux ? Qu’allais-je en faire, de ces bijoux esquintés, abimés, lisses au toucher en apparence, mais néanmoins chargés d’histoires ?
Dans les mers et océans rythmés par le mouvement, quatre mille années sont nécessaires afin que le verre redevienne poussière … Un objet de verre jeté par-dessus bord prendra le temps de se faire petit dans ce nouveau monde immense et mystérieux, pour devenir grain de sable, tandis que brandissant une bouteille l’humain en liesse ou tourmenté, se trouvera grand d’un seul geste, en un rien de temps !
Ces vingt dernières années, mon esprit travaillait au théâtre, à l’écriture, à la musique ainsi qu’à la peinture mais en lui demeurait une sorte de case vide, de tiroir inerte, d’étagère mal fixée abritant tous ces morceaux de verre…
Entre vert, bleu, jaune, blanc, vert ou jaune foncé, mélange de marron et d’orange, gris parfois même turquoise, les multiples nuances de ces débris ballotés par les flots coloraient mes pensées pour les assembler en une mosaïque déployée entre l’abîme et la surface.
Le Jour Où …
Je me promenais sans dessein particulier, tendant l’oreille aux minuscules craquements des coquillages égarés sous mes pieds, disséminés sur un chemin aux mille teintes, quand mon regard s’arrêta sur une pièce de verre triangulaire, délicatement polie et renfermant un filament métallique tressé en carré. Solide et insolite, ce triangle de verre dévoilant un squelette, bien que seul perdu dans la multitude, devint à l’instant familier.
Comme une nageoire qui aurait été tranchée, sa forme hydrodynamique, sa résistance au temps était pour moi une réponse : Il racontera une histoire, celle d’un requin …
Cette forme de pollution marine attendant patiemment l’érosion, ces fragments transparents presque invisibles, cette collection de « déchets » devenait enfin pour moi claire comme de l’eau de roche ! Mes yeux mouillés d’eau salée, appréciaient leurs aspects et écoutaient leurs histoires sagement…
En Verre et pour Tous
C’est en les assemblant que les images apparurent ; pour quelles raisons ou quelle déraison, ces bouteilles de verre se sont-elles retrouvées au fond des mers ?
Probablement un marin amoureux ou désespéré, un baiser en pleine tempête, un pêcheur et sa solitude, une bagarre un peu trop alcoolisée, un mariage au milieu de l’eau, une rupture au bord d’une plage, un naufrage, une bouteille à la mer ou hélas dans une vision plus terre à terre, le non-respect de notre terre …
Cela étant, c’est ainsi qu’une simple bouteille glissant sans bruit dans l’obscure profondeur délivre son message en touchant les fonds marins, se brisant alors pour mieux éparpiller, distiller les détails et indices de son court voyage depuis la main de l’homme jusqu’au monde des sirènes. De ce « contenant », je me mis en quête d’un contenu…
Mais là s’arrête le réel pour qu’ici naisse le RÊVE